- Madame, je comprends rien à cette poésie…
- Montrez-moi ça, Rayan. A quel endroit ça coince ?
- Partout. Pourtant, j’ai mon dictionnaire à côté de moi pour les mots difficiles, mais y en a trop.
- Humm… je vois. Oui, en effet, je ne comprends pas quelques mots moi non plus.
- Et les noms propres, madame. Je connais pas les gens, les titres cités.
- Oui, c’est vrai, c’est compliqué. Vous savez quoi ? Peut-être que cette personne n’a pas envie d’être lue finalement.
- Ah bon ?
- Ou seulement par un petit groupe de personnes choisies par elle. Des gens qu’elle ne connait pas mais qu’elle veut impressionner, qui sait ?
- Alors, je fais quoi avec ce recueil ? Vous avez dit qu’il fallait lire tous les livres de la sélection Kowalski pour voter.
- Vous essayez de lire encore un ou deux textes et si ça n’arrive toujours pas jusqu’à vous, vous laissez tomber. Ce n’est pas de votre faute, c’est celle de l’auteur qui pratique une écriture intimidante.
- Une écriture intimidante ?
- C’est l’expression d’un ami poète qui s’appelle Grégoire Damon. Je la trouve assez juste.
- Et lui, je peux le lire ?
- Oui, je vous apporterai ses livres au prochain cours si vous voulez. En attendant, on continue avec le prix Kowalski. Quand vous en aurez fini avec lepoètequineveutpasêtrelu, vous essayerez ce recueil de la sélection : Il y a des monstres qui sont très bons de Thomas Vinau.
- J’aime bien le titre.
- Moi aussi. C’est un bon début.