Bénédicte s’ennuie vite et partout. C’est pourquoi, quand elle arrive dans une soirée, sa première action consiste à repérer une épaule confortable sur laquelle elle pourra, le moment venu, poser sa tête pour somnoler à son aise. Là où elle est, elle se laisse bercer par des palabres aux vertus soporifiques portant sur les injustices sociétales, la politique nationale ou les dernières sorties littéraires. Parfois, elle commet un impair, l’épaule élue n’étant finalement pas tout à fait libre. Une femme s’insurge et cherche querelle. Cela peut s’avérer récréatif ; il se passe quelque chose. Elle fait semblant de s’intéresser à l’affaire quelques secondes mais l’ennui la rattrape aussitôt. Elle quitte alors l’assemblée en prenant poliment congé de son hôte (quand elle se souvient de qui il s’agit).