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Le Havre

  • Barbie

    Quand j'avais 6 ans je maltraitais mes Barbie. Ce n'était pas par méchanceté mais parce que leurs membres étaient raides, ne pliaient pas au moment où j'essayais de les habiller ou les déshabiller ; c'était très énervant. Comme je n'étais pas patiente, elles finissaient toujours avec un bras en moins. Ou une jambe. Et comme je ne savais pas quoi faire d'une Barbie unijambiste, je parfaisais mon œuvre en lui coupant les cheveux puis la tête. C'est sûr qu'après ça la mini jupe faisait beaucoup moins stylée...
    Je finissais par enterrer les morceaux dans mon jardin en priant très fort pour leur âme en plastique.

  • Jambon et 4 L

    J’ai toujours connu Maurice Crampon dans sa salopette en jean, la même que celle de Coluche ; il était petit, râblé, menuisier et communiste et quand il nous gardait après l’école, c’est devant la charcuterie qu’il garait la voiture à l’heure du goûter. Bougez pas les filles, je reviens ! Stéphanie et moi mangions les tranches de jambon géantes avec les doigts à même le papier gras, enfoncées dans les coussins arrière de la 4 L.

    Maurice sur la route qui nous conduisait à la Mare Rouge chantait à tue-tête des chants révolutionnaires, Gitane sans filtre au bec, toutes fenêtres ouvertes. Son grand jeu pour nous faire rire était de tourner rapidement le volant de gauche à droite pour faire des secousses qui nous envoyaient valdinguer d’un bout à l’autre des sièges parce qu’on n’avait pas de ceinture de sécurité. On essuyait nos mains grasses sur nos vêtements et sur le tissu de la banquette arrière en braillant le refrain du Chiffon rouge, la fumée de cigarette finissait par former un épais brouillard dans l’habitacle. Souvent à l’arrivée je vomissais, juste avant de m'élancer vers le plus grand toboggan du monde.