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  • Le retour

    Hier, au hasard d'une rue, j'ai revu le père-croix-roussien-de-50-ans-qui-a-refait-sa-vie. Je ne l’avais pas croisé depuis deux ans. Je l’ai trouvé plus âgé (de deux ans) et plus fatigué.
     
    Non. Plus las.
     
    L’enfant, lui de son côté avait grandi et, assis à ses pieds, hurlait de tous ses poumons son refus de quitter le bitume auquel il semblait soudé. Toute tentative de décollement s’accompagnait de cris stridents, toute tentative d’apaisement ne faisait que renforcer la plainte furieuse. A leur côté, un adolescent caché derrière un rideau de frange, consultait, blasé, son smartphone.
    Il s’est mis à pleuvoir. Le petit s’est égosillé de plus belle. Le grand a haussé les épaules. Le père a chassé d’un geste furtif des gouttes de pluie de ses joues. Ou était-ce des larmes ?
     
    Quoi qu’il en soit, tel Bill Murray, le père-croix-roussien-de-plus-de-50-ans-qui-a-refait-sa-vie semble encore et toujours condamné à revivre son Jour sans fin à lui, jusqu'à ce qu'il comprenne quelque chose.
     
    Mais quoi ?
     

  • banal

    Vouloir à tout prix être original avant même d'avoir le talent d’être tranquillement banal.

  • Bonté

    La bonté n’est pas de la niaiserie
    La niaiserie n’est pas la bonté
    La bonté est dégagée de toute attente
    Donc quasi inexistante
    Donc précieuse
     
    Les cyniques mêmes ne la moquent pas
     
    Le cynique crache sur
    la moralité blablateuse
    La bonté de pacotille
    La fausse abnégation
    La compassion mensongère
    La bienveillance devenue formule à slogan
     
    L’amour est rare
    Ses ersatz courent les rues
    La bonté est rare,
    Ses contrefaçons, prolifiques
    dans les
     
    livres de développement personnel
    affiches publicitaires
    magazines psy
    accessoires « spi »
    poésies édifiantes
     
    la bonté
    un business comme un autre

  • Polyamour

    Comme il ne parvenait pas à entretenir une relation avec un ou une autre, et encore moins avec lui-même, Joris en conclut que le polyamour était sans doute la solution idéale pour enfin vivre un lien durable. Passer du chiffre 2 au chiffre 3 ou 4 devait permettre de multiplier les chances de survie au sein de la liaison. C’est pourquoi, quand Magali, Brahim et Léa l'accueillirent dans leur petite communauté amoureuse, son enthousiasme était grand, sa détermination à donner le meilleur de lui-même solide.

    Après trois semaines de joies du corps et de l’esprit, de complicité et de jeux érotiques pansexuels, Magali s’enfuit avec le beau-père de Léa, Léa tenta d’assommer Brahim à coup de Gaffiot après son aventure d’un soir avec une Polonaise trilingue, Brahim accusa Joris de retour à des réflexes "petit-bourgeois" quand ce dernier tenta de créer une relation privilégiée avec Léa dont il était tombé raide amoureux. Léa quitta tout le monde le même jour.  

    Suite à cette expérience, Joris adopta une chatte siamoise agressive et exclusive avec laquelle il vit encore aujourd’hui un concubinage riche en péripéties sentimentales.