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- Madame, à quoi on sait qu'on est artiste, en fait ?- Si tu te lèves tous les matins pour te mettre à l'ouvrage alors que personne ne t'a rien demandé et qu'a priori ça ne te rapportera rien matériellement avant un moment ? Peut-être jamais. Si tu fais de cette pratique une priorité dans ta vie quotidienne quand bien même tu serais payé pour faire autre chose par ailleurs ?- Ça sert à quoi, alors ?- Je ne sais pas. Mais l'artiste ne peut pas faire autrement. Et si ce qu'il fait finit par atteindre quelqu'un, c'est tant mieux.- Moi, j'écris un peu tous les jours.- Quelqu'un t'a demandé de le faire ?- Non.- Tu as demandé la permission à quelqu'un pour le faire ?- Non.- Quelqu'un te paie pour le faire ?- Non.- Si tu continues sur cette voie-là, j'ai bien peur que tu deviennes ce qu'on appelle dans la famille des artistes, un écrivain ou un poète, Idriss. Mais ne loupe pas ta récré, les artistes ont aussi besoin de pauses. Go !
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Vous avez dit éco-anxiété ?
La chroniqueuse de France Culture s’extasia sur la conscientisation politique et écologique de cette génération Z + qui se battait tous les jours pour l’avenir de la planète, mue par un syndrome d’éco-anxiété symptomatique des 15-20 ans. Et, la chroniqueuse de France Culture tout émue par ce combat altruiste, oublia de parler des jeunes de la même tranche d’âge mus, eux, par un syndrome d’anxiété tout court lié non pas au sort de la planète ou à une vision prospective des cinquante prochaines années mais à leurs conditions de vie présente et aux perspectives d’avenir qui leur étaient offertes par la société actuelle.Ce n’était pas que les jeunes de la deuxième catégorie n’en eussent rien à cirer du réchauffement climatique et de l’agonie de la terre et des hommes, mais tenter de sauver leur peau et ne pas sombrer dans la dépression chronique leur prenait déjà beaucoup de temps et d’énergie au quotidien.On leur répétait qu’ils avaient mangé leur pain blanc et qu’ils se devaient de devenir éco-responsable. Cool, le chauffage était coupé depuis longtemps. Mais de quel pain blanc pouvait-il s'agir ?Lien permanent Catégories : Characters, Ecole, Enfance & adolescence, Humeurs, Portrait, Réseau social 0 commentaire -
sobriété
baissez le chauffagene vous embrassez pasne restez pas sous la douchesi vous aimez vos proches, ne vous approchez paséteignez la lumièrene circulez plusrestez chez vousfaites des économiesvous n'arrivez déjà pas à finir le mois ?c'est con pour voussortez vos acryliquesc'est moche ?tant pis pour voussoyez sobresrestez à distancerestez masquésvous avez mangé votre pain blancil était déjà rassis ?dommage pour vousje baisse, j’éteins, je me flingue ?comme vous y allezmais dans ce casvous êtes prié de ne pas déprimer les autressouriez vous êtes filmé -
fièvre
Bénédicte n’irait pas jusqu’à dire que Marcus s’ennuierait ferme dans sa vie s’il n’avait pas un combat à mener, des pancartes à brandir, des indignations à scander. Non, elle n’irait pas jusqu’à penser que sans toutes ces injustices mondiales, la vie de Marcus n’aurait plus de sens. Cependant, force était de constater qu’elle n’avait jamais vu Marcus heureux que dans la fièvre du poing levé. La moindre accalmie le renvoyait à une torpeur plombée et le laissait là, désœuvré, aussi triste qu’une chanson de Christophe un jour de pluie. On avait alors envie de le secouer pour qu’il reprenne vie. Dieu merci, le monde offrait quotidiennement mille nouvelles raisons de s’enflammer pour lui, ce dont on ne pouvait que se réjouir pour Marcus quand on était son amie.