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fièvre

Bénédicte n’irait pas jusqu’à dire que Marcus s’ennuierait ferme dans sa vie s’il n’avait pas un combat à mener, des pancartes à brandir, des indignations à scander. Non, elle n’irait pas jusqu’à penser que sans toutes ces injustices mondiales, la vie de Marcus n’aurait plus de sens. Cependant, force était de constater qu’elle n’avait jamais vu Marcus heureux que dans la fièvre du poing levé. La moindre accalmie le renvoyait à une torpeur plombée et le laissait là, désœuvré, aussi triste qu’une chanson de Christophe un jour de pluie. On avait alors envie de le secouer pour qu’il reprenne vie. Dieu merci, le monde offrait quotidiennement mille nouvelles raisons de s’enflammer pour lui, ce dont on ne pouvait que se réjouir pour Marcus quand on était son amie.

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