L’ambiance est très bon enfant ce matin dans le bus. Le jeune homme trisomique se fout de la tête du nain. Haha, t'es tout petit, toi ! T'es drôle ! Le nain rétorque : T'as vu ta gueule, le mongolien ? Et, tout le monde rit. Encouragée par l’énergie joviale communicative, je me tourne vers mon voisin de banquette pour le tacler : Ça faisait longtemps que je voulais vous dire que votre eau de toilette sent le pipi de chat ! Mais ça jette un froid. Seul le jeune homme trisomique me tape dans le dos et continue de rire à s’en décrocher la mâchoire.
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femmes, je vous aime
Le directeur de l’association artistique me dit : « Et dans mon équipe, il y aura essentiellement des femmes. »- Ah bon ? Pourquoi ?- Parce que je veux valoriser les femmes, les rendre plus visibles.- Ah.- Oui, les femmes apporteront une autre vision, elles ont un rapport au monde différent, plus sensible.- Ah ? Les femmes ont un rapport au monde plus sensible ?- Oui, c’est sûr. Et le rapport au pouvoir est différent aussi.- Vous pensez que dans une équipe essentiellement féminine les rapports de pouvoir seront atténués ?- Oui, bien sûr.- Vous êtes sérieux ?- Pardon ?- Non, rien.- Vous n’avez pas l’air convaincue. Vous ne croyez pas à la discrimination positive ? A la parité ? Aux quotas ?- Oui... et non.- Comment ça ? Mais vous n’avez pas confiance dans « la femme » ?- Autant que dans « l’homme » : je crois en l’individu responsable. Et en la mixité à tous les niveaux, sur tous les plans. Si vous donnez le pouvoir à un groupe quel qu’il soit, les mêmes mécanismes se mettent en branle, ce n’est pas une question de genre.- Hé bien moi, je suis féministe, je soutiens la lutte des femmes. Vous devriez être reconnaissante !- Pas sûre qu’elles vous aient demandé quelque chose. Mais ça part d’une bonne intention. C’est gentil de votre part.- Vous vous foutez de moi ?- Non, cela ne se peut. Les femmes sont des êtres sensibles et sans malice.- Bien, je crois qu’on va s’arrêter là.- Vous ne me voulez pas dans votre harem finalement ?- MON ASSOCIATION ARTISTIQUE !- Oui, pardon, je suis confuse, je m'emmêle encore les pinceaux, quelle gourde je suis...