Je prends le soleil, allongée sur le ventre, j’entends les vagues, je perçois les cris joyeux des jeux de plage, une mouette à dix pas vient chiper les miettes des baigneurs, il me demande si je veux encore un peu de chouchous où s’il peut finir le paquet, et là, comme chaque 10 août de chaque été, je la sens qui rampe dans mon dos comme un asticot blanc. Ce n’est pas une goutte d’annonce d’orage, ce n’est pas une goutte d’eau de mer, ce n’est pas une goutte de sueur due à la chaleur, non, c’est « la goutte de rentrée ». Celle qui creuse un petit sillon d’anxiété quasi imperceptible, furtif mais manifeste, le long de ton échine. Celle qui dit que tu es encore en vacances mais qui en prédit déjà la fin. Celle qui jette un grain de sable sur ta boule de glace coco.
Tu peux finir le paquet, mon amour, tu peux…
Commentaires
Il y à de nombreux messages sous lesquels je voulais mettre un commentaire, mais il m'est répondu que les commentaires sont fermés. Bien dommage. Quoiqu'il en soit je reconnais cette sensation de goutte de rentrée. Vous racontez ça avec beaucoup d'humour de finesse et une légère pincée d'angoisse.