J’essaie de jouer le jeu depuis le début. On ne peut pas dire que je ne fasse pas d’effort. Je pourrais rejoindre ceux qui l’ont abandonné depuis longtemps : ils sont à l’asile ou dans une grotte lointaine. Mais je n’ai le courage ni des fous ni des sages. J’écris des textes qui parfois disent que je ne joue plus : le fait de poser un seul mot sur une feuille dénonce déjà la supercherie. Tout écrit est une justification.
Ne plus jouer consisterait à faire silence, à rejoindre la fixité des morts. Peut-être, un jour. Pas maintenant.
Je jette tous les mots du dictionnaire à la benne. J’en garde deux seulement, que je ne dirai pas.