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instagrammable

A ma naissance, mon grand-père avait engueulé ma mère : Tu l’appelles Judith ? Mais tu es inconsciente ! Tu te rends compte s’IlS reviennent…

 

Jusqu’à mes 5 ans, il m’appellera « la môme Juju », puis il mourra.

 

Quand je vois aujourd’hui la photo de cette adolescente qui pose dos cambré, poitrine en avant, moue Instagram sur les rails qui mènent à l’entrée du camp d’Auschwitz, je pense à Marceau, à ses mots, à sa peur.

 

Et ce qui m’effraie, moi, aujourd’hui, c’est cette image impossible de l’Abomination prenant la forme d’une jolie jeune fille souriante, pas plus méchante qu’une autre, répondant certainement à l’injonction d’une amie qui tient l’appareil - le smartphone qui permettra de balancer l’image dans la seconde sur sa page facebook :

 

Cambre-toi un peu plus, oui, super, on voit bien l’entrée derrière toi, ne bouge plus !

 

Clic.

 

Même pas néo-nazie, même pas antisémite. Juste instagrammable.

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