Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

masque à gaz

Laurent, mon ex-mari, me fait signe de loin dans l’une des files d’attente du Super U.  Il porte un masque à gaz qui couvre sa bouche et son nez et ne laisse apparaitre que ses yeux et son front. Je reconnais l'incarnation de ses cheveux.

 

Il est mort depuis trois ans mais il est à dix pas de moi et me fait joyeusement signe, une brique de soupe à la main, un masque à gaz collé au visage. Comme une bonne blague.

 

Ça m’étonne à peine. Les temps sont étranges. Pourquoi pas ça. Le retour des morts parmi les encore vivants. Le Super U momentanément transformé en une espèce de zombi land de quartier dans lequel se croiseraient les corps du passé et ceux du présent.

 

Je mets plusieurs minutes à réaliser que le porteur de masque est le fils ainé de Laurent qui habite au bout de la rue et que je n’avais pas croisé depuis plusieurs mois.

 

Non, le virus, quelles que soient ses vertus révélatrices, ne ressuscite pas encore les morts.

Les commentaires sont fermés.