Marcus aimait être anxieux. Il faisait partie de ces gens que l'idée même de détente n'intéressait pas. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il n’en faisait pas un objectif de vie. La crispation semblait faire son bonheur, quand bien même il donnait à entendre le contraire : "Trop de choses à faire" "Je suis en retard" "Je ne vais jamais m'en sortir" « Il n’y a pas assez d’heures dans une journée » "Ohlala ». Marcus se délectait de ce débordement et, bien sûr, cette frénésie constante épuisait tout le monde avant lui-même. Sa phrase préférée était : « Vous ne vous rendez pas compte », ce en quoi il avait tort ; chacun - ou presque - se rendait bien compte en le côtoyant qu'il avait tout à gagner à ne pas devenir un fatigant Zébulon de la vie.
(carnet sept. 2023)