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Quai Claude-Bernard

De retour dans les jardins de Lyon 2, sur les quais, département de lettres modernes et classiques. Rien n’a changé. Les hauts murs n’ont pas bougé, le grand arbre est toujours là, le parterre de fleurs est semblable à lui-même. Les jeunes filles de ma jeunesse n’ont pas quitté la pelouse, elles sont assises en cercle, discutent, fument, échangent des fiches de cours, plaisantent, mangent des sandwichs, se racontent des histoires de garçons, de profs. Sur les marches, un couple flirte. Deux jeunes hommes participent aux discussions sur l’herbe. Homosexuels, romantiques-écorchés-vifs-à-tendance-suicidaire comme l’étaient les quelques garçons inscrits en lettres dans les années quatre-vingt-dix ? Ou des malins qui se foutent bien de la littérature mais savent que l’amphi est presque exclusivement composé de filles. Ou de vrais passionnés qui, par conséquent, ne moisiront pas en fac de lettres, ils auront mieux à faire.
Tout est à sa place en cette journée. Les mêmes visages, les mêmes mains passées dans les cheveux, les mêmes cigarettes aux lèvres, les mêmes rires de vingt ans. La scène a les couleurs d’un polaroid du passé sur lequel je serais la seule à avoir vieilli.

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