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Princess of the street

Karen a une tête de feu d’artifice de 13 juillet.
C’est pas si mal mais ça ne vaut pas celui du 14.
Le pétard du 13 juillet
a des coups de soleil sous Biafine
et des marques de bronzage sous la bretelle de soutien-gorge.

A vingt ans ils disent « Karen a la beauté du diable »
nœuds dans les cheveux
œil au eye liner
robes à volant achetées
chez l’oncle qui tient un stand
sur le marché de Givors.
Elle porte fière
comme la Bernadette Lafont
de La Fiancée du pirate
comme la princesse déglinguée
des Stranglers.
Elle fait pleurer les garçons.

Karen n’a jamais raté un feu d’artifice du 13 juillet.
Elle danse au bal
sur la place de la mairie
en enfonçant ses ongles dans les cheveux
comme le faisaient les stars du Top 50
un kir-pêche à la main
servi dans un verre en plastique
au stand de l’oncle qui tient la buvette.

Ils disent « Karen la vieille dingue »

Seul le diable sait encore

Karen
Karen

“Yeah she's the queen of the street
What a piece of meat”

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