Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Stéphanie Durdilly et moi

Je ne sais pas si nous sommes de grandes filles
mais nous sommes des filles grandes
ce qui est pratique
surtout dans les fosses de concerts de rock
Cela dit, je ne sais pas si Stéphanie Durdilly
Va aux concerts de rock,
je ne connais pas ses goûts musicaux.
En revanche,
Je parierais
qu’elle a déjà entendu ces paroles
au supermarché de son quartier
(car les filles grandes ont besoin de se nourrir autant que les autres) :
- Vous pouvez m’attraper le paquet, là, tout en haut ?
Non, pas celui-ci, le rouge à côté, avec l’étiquette verte.
Merci, vous êtes bien gentille.
Quand on est grande, on devient précocement altruiste
malgré nous.
(Pas de quoi se vanter)
A part ça,
de ce que j’en sais,
Stéphanie Durdilly n’aime pas les chouquettes
parce que ça n’a pas de goût
et que c’est une pâtisserie à base de vide.
On ne peut pas dire le contraire.
Cependant, en y réfléchissant,
j’aime assez l’idée de croquer
dans le vide.
Peut-être que je pourrai lui montrer, un jour
Comment mâcher consciencieusement le néant
Jusqu’à ce qu’il n’en reste rien.
Et elle,
en retour,
m’apprendrait à me mettre
de temps en temps
EN VEILLE.
Si on arrive à maîtriser ça :
l’ingestion joyeuse du vide
en même temps
qu'une absence raisonnée et ponctuelle au monde,
on pourra faire de grandes choses,
Stéphanie Durdilly et moi.

 

 

 

 

Photo : Alice Houdaer à l'Atelier des Canulars.

Les commentaires sont fermés.