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La matière

L'un des jours les plus heureux de mon enfance est celui où j'ai pu passer pour la première fois un pain dans la machine à trancher de la boulangerie de mes grands-parents.
J'ai déposé un bâtard derrière les lames et il est ressorti parfaitement coupé. Je l'ai emballé dans un papier blanc dont j'ai tortillé l'extrémité comme je voyais le faire ma grand-mère, puis, je l'ai tendu, l'air désinvolte, à la cliente qui n'a pas su qu'elle assistait au plus beau de jour de ma vie . C'est normal, j'exultais en silence. La pudeur.
A l'époque, je crois que j'aurais aimé avoir aussi un grand-père boucher-charcutier pour pouvoir, un jour, passer de la viande rouge dans un hachoir. J'aurais été au comble de l'exaltation, c'est certain.
Mais mon autre papi était imprimeur. Les lettres, c'était moins excitant que la matière.

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