Qu’est devenue cette fille de la fac à qui son petit ami (un grand blond fade, riche, étudiant en Droit qui se constituait un book « pour devenir mannequin à Paris ») offrait régulièrement des soins esthétiques ?
Pour ses 20 ans, un chèque pour un gonflement des lèvres, pour sa fête, un bon pour une liposuccion, pour sa réussite aux partiels, une augmentation mammaire…
Elle était sortie un été avec Patrick Bruel qui l’avait baladée quelques jours sur un scooter à Saint-Tropez puis sautée quelques nuits dans une chambre d’hôtel de luxe. Elle s’en souvenait avec nostalgie.
Son idéal féminin était Vanessa Paradis. Elle en imitait toutes les tenues, les coupes de cheveux, les poses et connaissait ses chansons par cœur. En fait, elle ressemblait à Caroline Cellier, mais je l’avais vexée quand je le lui avais dit. « Elle est vieille ».
Les filles en Kickers l’avait surnommée « bébé pouffiasse ».
Une chic fille, quoi qu’il en soit, qui usait les talons de ses escarpins griffés dans les escaliers des amphis de Lettres modernes tandis que nous y trainions nos semelles de Converse.
Un jour, elle nous a invitées chez son copain. Il m’a engueulée parce que je m’étais assise sur une chaise qui n’était « pas faite pour s’asseoir ». Toute chose était sa place.