J'ai attendu 47 ans pour savoir que les pivoines étaient mes élues parmi toutes les fleurs. C'est à présent une telle évidence que je ne sais pas comment j'ai pu vivre si longtemps sans même l'idée d'elles.
La seule pensée des pivoines me suffit, parfois. Si elles ne sont pas près de moi, dans mon appartement, je sais qu'elles existent quelque part sur un marché, dans une serre, un jardin, et c'est assez.
La semaine qui me sépare du prochain bouquet est saturée du mirage de leur fragrance et les savoir au monde est une consolation à toutes mes mélancolies à venir.