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no litote

Un samedi matin, je dois apprendre à mon fils de dix-sept ans que son père vient de mourir. Il est 8h30. Je retarde le moment de le réveiller. Je ne sais pas comment faire, je ne sais pas quels mots utilisés, dans quel ordre les disposer. Je me rappelle une phrase de Brigitte Giraud dans son livre A Présent qui dit combien on n’est pas préparé à juxtaposer les mots « papa » et « mort » dans une même phrase. Énoncé inouï.

Quelques heures après, dans une chambre d’hôpital, lui et moi découvrons le visage de la mort maintenu par un serre-mâchoire empêchant que la bouche ne reste bée. L’image est assez violente pour pulvériser toutes mes tentatives de protection verbales de la matinée. La mort ne s’encombre pas de litotes.

Commentaires

  • Bon là c'est du rude, du direct, comme un uppercut. À la mesure de l'événement relaté.

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