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  • la guerre, c'est atroce

    La guerre, c’est atroce, dit-elle
    les humains sont si méchants
    comment peut-on ?
    comment peut-on ?
    la vie est injuste
    la vie est cruelle
    se désole-t-elle
    il faut s’aimer
    Il faut
    Il faut
    scande-t-elle
    sinon je pleure
    sinon je pleure
    tu as vu comme les hommes tuent ?
    tu as vu comme les enfants sont battus ?
    alors que la paix
    c’est beau la paix, non ?
    la paix, dis-moi,
    c’est mieux que la guerre non ?
    l’amour, c’est mieux que la haine
    hein, dis ?
    Il faut
    Il faut
    les camps de concentration, c’est mal
    tu te rends compte, les génocides
    et le racisme
    qu’est-ce que tu en dis du racisme ?
    tu ne dis rien ?
    tu ne dis rien ?
    tu t’en fous, c’est ça ?
    tu es là, tu écris tes petits textes et tu ne dis rien.
    t’es une putain d’égoïste en fait.
    Pendant que moi, je poste des images sur les réseaux sociaux
    pour conscientiser le monde,
    toi, tu es là,
    avec tes petits textes
    et tu me dis que je ferais mieux de prendre le temps

    d’aller regarder pousser un radis.

     

     

     

     

     

     

    illustration : Jelly Cloux.

  • Grain

    Non, le grain de sable coincé entre mes orteils ne m’enjoint pas de me rappeler pas que la vie allie plaisir et contrariétés, il est juste là parce qu’il y a la mer, le sel, la plage et que je n’ai toujours pas trouvé la douche pour rincer mes pieds avant de les glisser dans mes sandales.
    Pour une fois, laissons les allégories fondre comme glace italienne au soleil.

  • dictaphone

    Dans le dictaphone retrouvé, la voix de mon père mort il y a sept ans. Pendant 5 minutes et 4 secondes, il allume sa cigarette, tire sur le filtre, expire la fumée, pose le briquet sur la table, dialogue avec un agent immobilier, évoque la rue des Bouleaux et la rue de l’Ambre à Douai, répète le nom de maître Allard, règle des détails pratiques. Puis la conversation s’arrête. La voix n’existe plus. La tonalité de fin d’appel résonne comme une suite de points de suspension ouverts sur son absence. On est le 3 août 2019 et il sort une deuxième fois de ma vie.