Pour la mère croix-roussienne, chaque situation de la vie quotidienne est prétexte à une démarche pédagogique contributrice au développement de l'enfant. L'usage du tapis roulant de la caisse du super U, par exemple.
Elle tend à son fils de 2 ans assis dans le caddy tous les produits qu'il contient afin qu'il les dépose lui-même un par un sur le revêtement noir tandis qu'elle les nomme en articulant lentement :
TO-MATES
EN-DIVES
YA-OURTS
CE-RE-A-LES
BIS-CUITS
CON-FI-TU-RE
CRE-PES
BUTTER-NUT
A-VO-CAT
SHAM-POING SEC...
Au bout de 10 minutes, je me demande si je ne devrais pas moi aussi contribuer à l'éducation du petit en lui glissant dans les mains mes deux seuls achats du jour :
SER-VI-ETTES-HY-GIE-NI-QUES
DE-BOU-CHEUR-DE-CA-NA-LI-SA-TION-A-LA-SOU-DE-CAUS-TI-QUE
Mais le bambin en a marre avant moi et balance un sachet de Babybel à la tête de sa maman-pédagogue qui le gronde (sur le mode "éducation non violente") et le prive momentanément de tapis et, par là même, de sciences cognitives.