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Je n'ai pas lu tout Montaigne

La vie d'un professeur est faite de ruptures forcées. Plus ou moins violentes.

Est-ce lui qui abandonne ou les élèves qui rompent ?

Ce sont des désunions annoncées, bien sûr. Le contrat est clair, pas d'entourloupe, les deux parties ont signé pour cela.

Et, pourtant... on ressent toujours la même petite amertume à la fin de l'histoire. La même frustration d'une relation qui s'achève et dans laquelle on aurait pu faire mieux.

Beaucoup mieux.

Ne riez pas.

C'est parfois un désarroi que de voir s'éloigner une tribu amie.

Dans quel éden, dans quel enfer, dans quelle cité vont-ils débarquer après nous ?

Dans quels bras vont-ils se lover ? 

Dans quelle gueule vont-ils se jeter ?

J'avais encore deux ou trois choses à leur dire sur la gravité et la légèreté de la vie.

Je n'ai pas lu tout Montaigne.

Je n'ai pas lu tout Homère.

Qu'est-ce que cette sauvagerie de séparer des êtres qui commencent à peine à se connaître ?

 

Existe-t-il des tribus ennemies ? Oui. Bien sûr.

Peu importe.

Ceux-là mêmes qui lançaient des flèches mal affutées, on les retrouve parfois plus tard, beaucoup plus tard,

au coin d'une rue.

Ils s'élancent vers nous, on ne les reconnaît pas tout de suite. Eux, disent qu'ils se souviennent.

Et, ça suffit.

 

 Que sont nos élèves devenus... 

 

 

 

image : copyrigh@PlonketReplonk.

 

 

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