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Une belle plante

Une belle plante, me dit-il, qui a engendré beaucoup d'envie et même de jalousie autour de moi, tu le sais. Bien grasse, bien verte, majestueusement épanouie. Une vraie déesse. J'en ai pris soin, tu es en témoin. J'ai choisi le plus beau pot de gré assorti à sa couleur jade, le meilleur terreau organique. Je l'ai arrosée à l'aide d'un spray caressant dans une ambiance feutrée chaque jour de notre vie commune. J'ai conçu pour elle, des heures durant, des playlists de musique du monde (les créatures végétales de son espèce y sont sensibles). Je l'ai protégée des prédateurs. Personne n'avait le droit de l'approcher en mon absence. Un jour, je l'ai posée sur la petite table basse du balcon pour qu'elle prenne un peu l'air, hé bien, figure-toi que le voisin d'en face n'a eu de cesse de l'épier de loin, derrière ses rideaux ! Je n'ai jamais renouvelé l'expérience. Je ne voulais pas qu'elle devienne la proie de voyeurs ou de satyres. Dieu sait qu'il en existe de toutes sortes que son caractère ingénu n'aurait pas su éloigner.

Et voilà comme je la retrouve ce matin. Vois !  Sèche, grise, déprimée, flétrie. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas. Mais quoi, alors ? Quoi ? 

Toi qui la connais, si tu sais quelque chose; tu n'as pas le droit de me le cacher . Me dit-il.

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